LE SPORT À L’HEURE DES GRANDES DICTATURES EUROPÉENNES
Depuis toujours, le sport est utilisé pour transcender les Hommes et placer un ou plusieurs individus sur une sorte de piédestal. Mais lorsque les plus grandes dictatures s’emparent du phénomène, le sport devient un véritable outil politique pour faire rayonner une Nation.
Franco, Hitler, Mussolini… Le sport pour asseoir la légitimité des plus grandes dictatures du XXème siècle
Les heures les plus sombres de l’Histoire… Des hommes qui instaurent des régimes totalitaires extrêmement répressifs. La guerre, l’oppression, mais aussi… Le sport. Les dictateurs ont utilisé les valeurs sportives pour asseoir leur pouvoir.
L’instrumentalisation peut évidemment prendre plusieurs formes et servir plusieurs buts. Franco, par exemple, à la tête de l’Espagne de 1936 à 1975, a utilisé les clubs de foot de Madrid à des fins politiques internes. Il s’est servi des succès du Réal de Madrid pour afficher l’unicité d’une Espagne triomphante et centralisée autour de Madrid, face à l’indépendantisme barcelonais.
Mussolini avant lui a basé une partie de son discours de propagande sur le sport dès la fin des années 1920. Se déclarant premier sportif d’Italie, il lance la construction de stades et d’infrastructures sportives impressionnants pour célébrer les valeurs du sport et relancer le culte du sportif, champion parmi les simples mortels. De cette façon, le Duce espère fédérer les Italiens autour de valeurs communes, fortes, qui porteraient la Nation. Le sport n’est plus un loisir individuel, embourgeoisé, mais un outil au service d’une Nation puissante. Les sportifs peuvent d’ailleurs aisément être comparés à des soldats qui vont faire rayonner l’Italie de Mussolini sur la scène internationale. Les athlètes sont érigés en représentants d’un peuple fort et uni.
Enfin, comment s’intéresser à l’instrumentalisation du sport en temps de dictature sans évoquer l’Allemagne nazie. Hitler place très tôt le culte du corps au centre des valeurs de son régime. Il érige les valeurs sportives comme de véritables socles pour le IIIème Reich. Les jeunesses hitlériennes deviennent une institution permettant de lier les jeunes au pouvoir en créant très tôt un sentiment de loyauté utile pour maintenir une unicité. Hitler utilise le sport comme un double levier. D’une part, il crée un sentiment de loyauté du peuple autour d’un socle de valeurs communes. D’autre part, il fait démonstration de la puissance et de la modernité allemande sur la scène internationale.
Les JO de Berlin de 1936 : le sport sous la plus grande des dictatures
Berlin – 1936. L’Europe fait face à la montée du fascisme et un certain Hitler est au pouvoir en Allemagne. Le Führer, fervent défenseur du sport et des valeurs qu’il véhicule, se tient prêt à voir les Jeux Olympiques se tenir dans son pays et compte bien en profiter pour faire rayonner sa puissante Nation. Il garde en tête la splendeur idéalisée des jeux antiques et veut renouer plus que jamais avec ce culte du corps de l’homme et des exploits sportifs.
Cet événement doit être une réussite et constituera le summum de l’instrumentalisation du sport pour asseoir la légitimité d’une Nation. Les délégations de 50 pays sont présentes pour assister à la démonstration de la toute-puissance de l’Allemagne nazie. Mais cela ne suffit pas à servir l’objectif de Hitler.
Ces Jeux seront les premiers de l’Histoire à être télévisés. Ils pourront ainsi être suivis dans le monde entier. Le régime financera pour l’occasion un décor titanesque. Tout est pensé pour afficher la puissance du régime nazi. Les JO de 1936 resteront le plus bel exemple de sport-propagande de l’Histoire.
Seule ombre au tableau ? Le triomphe de Jesse Owens, qui remportera 4 médailles d’or en athlétisme, mettant à mal l’idéologie fasciste de supériorité de la race blanche.
Une instrumentalisation du sport qui dépasse les frontières des célèbres dictatures
Le destin de Nadia Comaneci représente un exemple d’instrumentalisation du sport, cette fois autour d’un individu unique. En 1976, aux JO de Montréal, Nadia réussit l’exploit de décrocher la note de 10 sur les barres asymétriques alors qu’elle n’a pas encore 15ans. Érigée en symbole de la réussite roumaine, la jeune athlète sera exploitée, surveillée, liée de force au fils du leader Nicolas Ceausescu. En 1989, au prix de sacrifices énormes, elle parvient à fuir la Roumanie.
Enfin, on peut citer l’utilisation du sport par le président russe Vladimir Poutine. Alors que lui-même se révèle doué pour plusieurs disciplines sportives, il mise sur ce domaine pour montrer l’image d’une Russie puissance et glorifiée. JO de Sotchi en 2014, Coupe du Monde de Football en 2018… Poutine met en avant la capacité de son pays à organiser des compétitions d’ampleur mondiale et surtout de s’illustrer en raflant de nombreuses médailles. Cependant, l’annexion de la Crimée et l’affaire de dopage généralisée mettront un frein à sa stratégie.
Pour tous, le marathon est une aventure, un défi qui nous pousse vers l’objectif final : la ligne d’arrivée. Pour Arnaud Tsamère, c’est un véritable chemin, celui de la reconstruction. Il nous raconte comment le sport et la course à pied l’on sauvé.