La course à pied est-elle l'ennemi n°1 de vos genoux ?
Si vous êtes adepte du running, vous avez surement déjà entendu cette phrase: “la course à pied abîme tes genoux, tu verras à 60 ans”. Mais cette croyance populaire est-elle vraiment fondée ? La course à pied est-elle vraiment néfaste pour nos genoux ?
La course à pied : un anti-inflammatoire naturel
En 2016, des prélèvements de liquide synovial - un liquide biologique qui absorbe les chocs et réduit les frictions en lubrifiant les articulations - et sanguins ont été réalisés sur des coureurs par des chercheurs de l'université de Brigham Young aux Etats-Unis.
A travers ces prélèvements, les chercheurs voulaient mieux comprendre les mécanismes qui entrent en jeu dans la protection des articulations.
Les résultats révèlent une diminution du taux de cytokines pro-inflammatoires dans l’articulation - les cytokines sont des molécules qui agissent sur les cellules et déclenchent l’inflammation - et une augmentation du taux de biomarqueur C.O.M.P (cartilage oligomeric matrix protein) dans le sang, qui semble indiquer un accroissement de l’activité de construction du cartilage.
Ces résultats pourraient expliquer les bienfaits de l’activité physique sur nos articulations en agissant comme un anti-inflammatoire naturel sur notre corps.
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La course à pied est recommandée chez les personnes souffrant d'arthrose
En septembre 2018, une étude parue dans la très sérieuse revue Clinical Rheumatology fait parler d’elle.
En effet, cette étude recommande la course à pied comme sport aux personnes souffrant d'arthrose.
Les chercheurs mettent en évidence que la pratique régulière et raisonnée de la course à pied permet d’entretenir ses articulations et de se muscler, ce qui a pour effet de protéger nos articulations en facilitant leur fonctionnement.
Il est cependant important de rappeler que la pratique de la course à pied n'est pas un traitement de l'arthrose du genou. L’étude n’a simplement pas montré de risque accru d’arthrose du genou sur les coureurs, par rapport aux non-coureurs.
Au contraire, l’activité physique semble jouer un rôle protecteur pour les articulations.
La reprise, un moment clef pour ne pas rechuter
La gestion d’une blessure en course à pied est délicate, la reprise de l’entraînement l’est tout autant.
Elle doit bien entendu être progressive, en volume comme en intensité. Les séances d’intermittent – dont l’intensité est supérieure à 85 % de la VMA – seront ainsi évitées quelques semaines après la reprise.
Elles génèrent en effet la production endogène d’une grande quantité de radicaux libres oxygénés, suspectés d’être impliqués dans toutes les maladies inflammatoires telles les tendinites.
A la reprise de l’entraînement, il convient également d’éviter les fortes contraintes.
Par exemple, les exercices en excentrique (donc les longues descentes) et de pliométrie (bondissements), les sorties longues, les terrains gras et instables (appuis fuyants) et les sols durs (tartan des pistes d’athlétisme).
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Malgré des avancées notables en matière de sport féminin, de nombreux aspects biologiques, comme le cycle menstruel, restent souvent sous-estimés dans l’élaboration des programmes d’entraînement. Pourtant, mieux comprendre son cycle menstruel et ses effets sur le corps peut devenir une force pour les sportives, en optimisant les entraînements, la récupération et les performances. Juliana Antero, chercheuse à l'INSEP, nous explique les effets du cycle hormonal sur les athlètes.