Harcèlement de rue des coureuses : les chiffres qui dérangent
Le harcèlement de rue touche aussi les femmes dans le cadre de leur pratique sportive. Pourtant, il est parfois minimisé voire nié par certains hommes qui ne prennent pas la pleine mesure du problème. Voici quelques chiffres qui permettent de réaliser l’ampleur de ce fléau.
Harcèlement de rue : la femme dans l’espace public
Avant de se concentrer sur les coureuses, il est important de rappeler que 81% des Françaises avouent avoir subi du harcèlement de rue. Ce chiffre édifiant monte à 100% pour les utilisatrices de transports en commun.
Effrayant n'est-ce pas ? C’est en partant de ce triste constat que les pouvoirs publics, les associations, mais aussi les individus à leur échelle doivent s’emparer du problème.
Historiquement, la rue est un lieu qui appartient aux hommes et dont les femmes ne sont que les usagers. Bien heureusement, les temps évoluent et les femmes s’approprient de plus en plus l’espace public. Cela va de la femme qui s’assoit sur un banc seule pour lire son livre aux bandes d’amies qui se regroupent sur la terrasse d’un café. Les femmes ne se contente plus de passer dans l’espace public, elles y existent.
Bien sûr, il reste un énorme travail à faire pour parvenir à une occupation pleinement mixte sans harcèlement de rue. Mais le problème est aujourd’hui nommé. Les bases sont posées et le combat engagé.
Le harcèlement de rue des coureuses
Les coureuses, largement minoritaire par rapport à leurs homologues masculins, investissent cependant de plus en plus l’espace public. Elles arpentent les rues, les squares, les parcs et les forêts pour s’entrainer.
Mais là encore, le harcèlement n’est jamais loin. Pour certains hommes, elles constituent même des cibles privilégiées. Elles sont sexualisées du fait des tenues moulantes, courtes en été et du fantasme autour de la sportive au corps de rêve.
Dans les faits, 2 femmes sur 3 ont déjà été harcelées alors qu’elles pratiquaient leur sport dans l’espace public. Ce peut être des sifflements, des bruitages incongrus, des remarques, des regards insistants voire des insultes.
Face à cet alarmant constat, beaucoup de femmes adaptent leur pratique. 1 tiers des coureuses disent avoir déjà reporté une séance par crainte du harcèlement. 54% des sportives avouent adapter leur tenue vestimentaire en fonction de leur lieu d’entrainement, privilégiant des vêtements couvrants si elles courent dans l’espace public alors qu’elles n’hésiteront pas à porter des brassières voire même des culottes d’athlétisme sur une piste lors de leurs entrainements.
Enfin, 78% des coureuses se sentent plus ou moins en sécurité en fonction du lieu et de l’heure de leur entrainement.
Pour tous, le marathon est une aventure, un défi qui nous pousse vers l’objectif final : la ligne d’arrivée. Pour Arnaud Tsamère, c’est un véritable chemin, celui de la reconstruction. Il nous raconte comment le sport et la course à pied l’on sauvé.