Quantifier le stress mécanique pour éviter la blessure 🤕 (w. La Clinique du Coureur)
Tout coureur a un objectif : courir le plus vite possible, le plus longtemps possible, en dépensant le moins d’énergie possible et surtout, sans se blesser. Pour ce faire, chacun suis son entrainement et développe ses qualités. Parmi le panel d’outils mis à la disposition des athlètes, on retrouve un indispensable : la quantification du stress. De quoi s’agit-il ? À quoi sert cette quantification ? C’est ce que nous allons voir dans ce nouvel épisode aux côtés de Blaise Dubois de la Clinique du Coureur.
Qu’est-ce que la quantification du stress ?
L’entraînement en course à pied provoque différents stress au niveau de l’organisme. On peut par exemple citer le stress physiologique, mais celui qui nous intéresse aujourd’hui est le stress mécanique.
Ce dernier est tout simplement le meilleur outil pour prévenir et soigner les blessures. En effet, le corps humain est composé de plusieurs tissus vivants tels les os, les muscles, les tendons et les cartilages. Lors d’une activité comme la course à pied, laquelle implique une série de sauts, ces tissus sont stressés par différentes forces. Savoir quantifier le niveau de stress subi par les tissus, c’est apprendre à mieux connaitre son corps et à lui permettre de s’adapter, limitant ainsi considérablement le risque de blessures.
Concrètement, le stress mécanique ne s’observe pas uniformément sur la globalité du corps. Il y a pour chaque discipline sportive des points de vigilance particulières. On pense notamment au talon d’Achille ou au genou pour le coureur à pied. Il s’agira d’observer la réaction au stress mécanique des différents “points sensibles” pour quantifier correctement ce dernier.
Le corps s’adapte dans la mesure où le stress appliqué n’est pas plus grand que sa capacité d’adaptation. Quantifier quotidiennement le stress mécanique appliqué sur son corps est la meilleure manière d’éviter des blessures.
Charge interne vs charge externe : quels liens ?
Pour quantifier correctement le stress mécanique, il faut différencier différentes charges.
La charge externe
Elle correspond concrètement au contenu de notre entrainement. Fréquence, intensité, volume, dénivelé etc… Toutes les données que les coureurs utilisent pour connaitre le contenu de leurs séances. Quantifier cette charge permet de calculer efficacement l’augmentation pour observer la réponse de ton corps.
La charge interne
Cette charge est tout simplement la réponse que le corps va apporter à la charge externe. Il s’agit par exemple de la fréquence cardiaque, de la VO2, des douleurs éventuelles et de toutes les données plus pointues que l’on peut obtenir lors d’un test d’effort.
En mettant ces deux charges en corrélation, il est possible de quantifier de façon optimale le stress mécanique. En cas de survenue d’une douleur anormale (charge interne), il sera nécessaire de diminuer l’intensité des séances (charge externe) par exemple. Chaque coureur présente ainsi ses propres individualités et donc, sa propre quantification.
Les meilleurs conseils pour une bonne quantification du stress mécanique
Pour quantifier correctement le stress mécanique, il faut tout d’abord garder en tête l’un des fondamentaux de l’entrainement : le rapport fréquence, stress, volume. Concrètement, on peut dire que :
Fréquence > Stress > Volume
Ainsi, la fréquence doit toujours être le premier levier. Il est conseillé de courir quasiment tous les jours, même sur de très petites distances ou durées, afin de générer un stress mécanique.
Si vous souhaitez par exemple faire une séance de vélo, partez courir 5 minutes en amont. C’est suffisant pour créer un stress mécanique spécifique à la course, qui ne se retrouve pas dans la pratique du cyclisme, même à stress physiologique égal.
C’est d’ailleurs cette distinction entre le stress mécanique et le stress physiologique qui permet aux coachs de quantifier différemment l’entrainement de leurs athlètes en cas de douleurs.
Si vous devez retenir 3 points clés pour bien quantifier votre stress mécanique :
Courir tous les jours, même 5min, afin de générer un stress mécanique
Écouter son corps, particulièrement en cas de survenue de douleurs afin d’adapter immédiatement.
Rester progressif en augmentant les charges de façon graduelle et mesurée.
L’important restera toujours de doser ce que l’on fait en fonction du résultat que l’on veut obtenir. En faire plus, c’est risquer la blessure, en faire moins, c’est risquer de ne pas atteindre son objectif. C’est là tout l’objet de la quantification du stress mécanique.