Athlète et maman : l’art de combiner grossesse et entraînement
La grossesse est souvent perçue comme un frein à la carrière des femmes, voire, dans le cas des sportives de haut niveau, comme une cause d’arrêt ferme et définitive. Enceinte de jumeaux, Manon Genêt nous prouve aujourd’hui que l’on peut être athlète et maman.
Pouvoir inscrire sa grossesse dans un projet sportif
Lorsqu’une femme se lance dans une carrière de sportive de haut niveau, elle fait le choix de s’engager dans le chemin de la performance sur le moyen à long terme. Souvent jeunes, les athlètes préfèrent généralement ne pas se projeter en ce qui concerne leurs potentielles grossesses futures.
Pourtant, quand Manon Genêt découvre qu’elle est enceinte, elle fait le choix de ne pas subir cet heureux événement. Elle revoit son plan, l’adapte, renonce aux échéances les plus proches mais jamais à sa carrière sportive.
Pour elle, la grossesse doit s’inscrire dans un chemin de vie plus global. Que l’on soit carriériste ou sportive de haut niveau, avoir des enfants ne doit pas remettre en cause l’intégralité de ses aspirations. Adaptation, oui. Renoncement, jamais.
De plus en plus de sportives de haut niveau partagent la vision de Manon Genêt et souhaitent mener à bien leurs grossesses et élever leurs enfants sans renoncer à leurs carrières dans le haut niveau.
Mais elles sont encore trop peu nombreuses à y parvenir. Face à ce constat désolant, Manon a décidé d’affirmer sa volonté, de clamer haut et fort son projet afin qu’il parvienne aux oreilles de celles qui jusqu’ici, avaient peur. Elle souhaite participer à démocratiser le fait de pouvoir revenir au monde sportif après une ou plusieurs grossesses. C’est un combat déjà initié auparavant mais qui reste encore d’actualité.
Grossesse et entraînement : un manque d’accompagnement ?
Afin de mener à bien son projet de concilier grossesse et sport de haut niveau, Manon Genêt a souhaité solliciter les différentes structures à sa disposition afin d’obtenir un accompagnement.
Elle a trouvé portes closes systématiquement. Il faut dire que le système sportif français, exception faite de l’INSEP, n’est pas adapté à la prise en charge du sport féminin. Sans même se focaliser sur la grossesse, peu de choses existent actuellement pour permettre aux femmes de bénéficier de suivis adaptés aux spécificités inhérentes à leur sexe.
Face à ce constat, Manon a fait le choix de ne pas renoncer. Elle a décidé de confronter les structures, de demander un meilleur accompagnement pour elle, mais aussi pour toutes les femmes qui viendront après. Hors de question pour elle de vivre sa grossesse « dans son coin » et de tenter un retour à la compétition uniquement par ses propres moyens.
Selon ses termes, il était temps de mettre un coup de pied dans la fourmilière pour pousser les concernés à s’interroger et à faire avancer le système français dans la bonne direction.
Athlète et maman : un retour à l’entrainement réfléchi
Aujourd’hui, Manon Genêt a accouché. Elle est l’heureuse maman de jumelles. Forcément, la question de son retour à l’entrainement se pose. Bien sûr, c’est un sujet qui a été mûrement réfléchi en amont, main dans la main avec son partenaire et entraineur.
Alors qu’elle était encore enceinte, Manon avait déjà commencé à projeter la reprise des compétitions. Elle s’est fixé des échéances et a commencé à mettre en place les plans de reprise progressifs post-partum. Cette projection dans l’avenir a fait partie intégrante de son bien-être.
D’ailleurs, bien qu’elle ait diminué ses intensités et son volume, Manon a continué à pratiquer des activités physiques durant presque toute sa grossesse. Hermétique aux critiques quant à sa pratique sportive, elle clame haut et fort que le corps est une merveilleuse machine et que faire du sport, de façon encadrée et raisonnée durant la grossesse, est finalement un véritable cadeau d’une mère à son enfant.
Doucement, un pas après l’autre, elle revient à la pratique sportive en étant bien encadrée et à l’écoute de son corps. Elle sait qu’elle doit dorénavant composer avec elle-même, mais aussi avec ses bébés et ça, elle l’accepte avec le grand sourire des femmes qui savent que tout est possible.