Course à pied et allergies : comment gérer?
Ah le printemps ! Le soleil, les jours qui rallongent, les arbres qui fleurissent et les paquets de mouchoirs qui disparaissent par paquet de 12… Si comme de nombreux Français, vous souffrez d’allergies au pollen, cette saison peut vite devenir un calvaire. Alors, comment composer avec cet odorant fléau?
Les allergies respiratoires : fléau du coureur
S’il existe énormément d’allergies différentes, les allergies respiratoires restent les plus handicapantes pour les coureurs. En effet, lorsque l’on pratique la course à pied, on est vite en situation d’hyperventilation. Dès lors, les allergies au pollen et aux graminées peuvent se révéler dévastatrices.
Mais qu’est-ce qu’une allergie ? L’allergie est une hypersensibilité de l’organisme à un élément extérieur que l’on appelle « allergène ». Cela peut concerner les plantes, les aliments, les animaux ou encore le venin… Cette liste n’est pas exhaustive et l’on retrouve toutes sortes d’allergies, en particulier dans les pays occidentaux.
Le pollen représente environ 60% des allergies en France. La réaction du corps lorsque la personne allergique inhale du pollen est assez caractéristique : nez pris, yeux qui démangent, gorge légèrement enflée et sensible… Au regard de ces symptômes, il est aisé d’imaginer à quel point courir dans ces conditions peut parfois relever de l’exploit. D’autant que dans certains cas, les symptômes vont s’intensifier, l’individu peut être pris de quintes de toux voire être victime d’un œdème où d’un choc anaphylactique dans les cas les plus graves.
Comment savoir si l’on prend des risques à pratiquer la course à pied lorsque l’on a des allergies ?
Le premier élément indispensable est de savoir quel agent vous provoque des allergies. Pour cela, vous pouvez vous rendre chez un allergologue qui peut réaliser des tests. Une fois l’origine des allergies établie, il convient de réfléchir à un traitement.
Pour certaines allergies, il existe des médicaments précis et efficaces qui vont permettre une désensibilisation. Sans aller jusque-là, il existe des médicaments qui vont atténuer les symptômes de l’allergie sans pour autant vous en débarrasser. Il s’agit des fameux antihistaminiques. Le hic ? Beaucoup d’entre eux provoquent des somnolences, ce qui n’est pas idéal avant un entrainement !
Dans tous les cas, vous pouvez en amont de votre sortie course à pied, consulter la carte des pollens sur le réseau national de surveillance aéro biologique. Cela vous permettra de savoir s’il est prudent ou non de sortir et s’il vaut mieux prendre des précautions. En cours de séance, si vous sentez que votre nez coule, vous chatouille, que votre gorge vous gêne et que vos yeux vous brûlent, mieux vaut renoncer. En rentrant, lavez-vous intégralement, cheveux compris, mettez vos affaires à laver et rincez-vous les yeux au sérum physiologique.
Quelles précautions peut-on prendre pour courir malgré les allergies ?
Tout d’abord, à l’aide de la carte des pollens, essayez de choisir au moins votre lieu d’entrainement. Tout comme lorsque nous faisons face à des pics de pollution, il est primordial de ne pas mettre sa santé en jeu en courant dans un environnement néfaste.
Évitez par exemple les abords de pistes cyclables et les parcs et espaces verts, souvent riches en graminées. Surveillez aussi le vent : il peut amener le pollen bien plus loin que le périmètre initial de l’arbre ou de la fleur concerné(e).
Une petite astuce ? Privilégiez la course tôt le matin, quand il pleut ou après une averse. La pluie va avoir pour effet de ramener et maintenir les particules allergènes au sol. C’est donc le moment idéal pour les coureurs sujets aux allergies ! Pour une fois, la pluie, on dit oui !
Comment adapter son entrainement pour composer avec les allergies ?
Malheureusement ici, pas de miracle : la solution la plus simple reste de réduire la voilure. Ce n’est pas facile à entendre, surtout avec le retour des beaux jours, mais se mettre trop souvent en situation d’hyperventilation alors que l’on est allergique peut se révéler dangereux. Sans compter que vous ne devez pas vous attendre à progresser car la gêne occasionnée ne vous permettra pas d’espérer des performances grandioses.
De façon plus mesurée, mais aussi moins efficace, vous pouvez vous équiper de lunettes de soleil et d’une casquette durant vos sorties course à pied, pour éviter que le pollen ne pénètre dans vos yeux. Pensez bien à les rincer en rentrant !
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Enfin, puisque l’alimentation fait partie intégrante de l’entrainement, il y a quelques pistes à explorer de ce côté-là aussi. Commencez par boire beaucoup d’eau. Ainsi, vous éliminerez les particules qui se sont d’ores et déjà logées dans vos muqueuses. Cela permettra aussi de les humidifier. Moins elles seront sèches, plus vous éviterez l’accumulation de particulières allergènes lors de votre course.
Enfin, pensez à consommer des aliments riches en vitamines, notamment en vitamine C comme les agrumes ainsi que des huiles végétales (olive, colza…). Sans être miraculeux, ces aliments peuvent vous aider à lutter contre les allergies et faciliter vos sorties running.
Mais surtout n’oubliez pas, si vous ressentez une gêne respiratoire lors de vos sorties running, ne forcez pas. Vous pouvez toujours privilégier le renforcement musculaire durant cette période. Chouette n’est-ce pas ?!
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