Elle pesait 142 kilos. Aujourd’hui, elle est marathonienne.

Mylène n’a jamais été sportive. Depuis l’enfance, elle a grandi avec une étiquette pesante : celle qu’on colle un peu trop vite aux corps qui ne rentrent pas dans les cases. Les cross du collège ? Un calvaire. Le regard des autres ? Une barrière constante. Et pourtant, quelques années plus tard, la voilà finisher de son sixième marathon. Oui, six.

Une transformation physique, mais surtout une renaissance mentale.

Crédit : compte instagram @fit_chouette

Le déclic : une pandémie, un canapé, et YouTube

L’histoire de Mylène débute, comme celle de beaucoup d’autres, en pleine période de confinement. Une période difficile à vivre, et encore plus lorsqu’on se sent déjà enfermée dans son propre corps. Isolée chez elle, loin de tout lien social, elle traverse ce moment comme une véritable épreuve. À l’époque, Mylène est en obésité morbide. Elle pèse 142 kilos, porte le poids du regard des autres... et surtout celui qu’elle pose sur elle-même. « Je me sentais mal dans ma peau, mal dans ma tête. »

Elle cherche alors un échappatoire, un moyen de reprendre un peu de contrôle. Ce sera le sport. Pas dans une salle, pas dans la rue : dans son salon, guidée par les vidéos de fitness en ligne qui circulent massivement sur YouTube à ce moment-là.. « Je ne me suis pas dit que j’allais devenir athlète. Je voulais juste perdre du poids. C’était ça, l’objectif. » Mais sans le savoir, Mylène venait de poser le premier pas sur un chemin qui allait changer sa vie.

Courir pour de vrai

Un jour, elle décide de tenter quelque chose qui, jusqu’ici, lui semblait réservé qu’à d’autres : courir. Elle se faufile sur un petit chemin discret au bord d’un fleuve, loin des regards. « Je ne savais pas comment ça allait se passer. Je ne voulais pas me confronter au regard des autres. »

Résultat : 4 kilomètres en alternant course et marche. Au bout de sa vie, mais euphorique. Et surtout, surprise : « J’ai adoré. Je me suis sentie bien. »

La revanche qui rime

Quand elle passe sous la barre des 100 kilos, une idée germe. Un objectif un peu fou, un peu symbolique : le marathon. Pourquoi ? Pour clore un chapitre, et en ouvrir un autre. « Petite, on m’appelait Mylène la baleine. Aujourd’hui, je suis Mylène la marathonienne. » Même nombre de syllabes, moins de blessures, beaucoup plus de fierté.

Le corps change, le regard aussi

Depuis cette décision, elle a perdu au total 75 kilos. Elle a aussi gagné quelque chose d’encore plus précieux : une légitimité. « Aujourd’hui, les gens me voient comme une sportive. Parfois, ils ne me reconnaissent même pas sur les photos d’avant. »

Mais ce n’est pas qu’une histoire d’apparence. La course à pied a surtout rééquilibré sa vie mentale. « Perdre du poids, c’est bien. Mais la course, elle, m’a fait du bien dans la tête. Elle m’a sortie d’un engrenage de contrôle et m’a ramenée à l’essentiel : le plaisir. »

Briser les clichés, inspirer les autres

Mylène le dit sans détour : « Quand on est en surpoids, on est jugé si on ne fait rien… et on est jugé aussi quand on essaie. » Dans un monde où chacun a son mot à dire sur le corps des autres, elle a appris à avancer malgré tout. À faire taire les commentaires mal déguisés en conseils bienveillants. À ignorer les regards en biais. Et surtout, à se recentrer sur l’essentiel : ce qu’elle veut, elle.

Au fil des courses et des partages sur les réseaux, Mylène est devenue un repère, presque malgré elle. Elle motive ses collègues à enfiler leurs baskets, accompagne une amie dans la préparation de son premier 10 km, et reçoit régulièrement des messages de personnes qu’elle a touchées. Par son authenticité, sa résilience, et sa capacité à rappeler une chose trop souvent oubliée : le sport, ce n’est pas qu’une question de performance. C’est une question de transformation. Et de liberté.

Une maman, une battante, une marathonienne

En plus d’être sportive, Mylène est aussi maman. Et comme beaucoup, elle jongle au quotidien avec un emploi du temps serré, une charge mentale bien remplie et une organisation qui ressemble parfois à un jeu de Tetris version expert. Entre le boulot, les devoirs, les repas et les rendez-vous, il faut trouver du temps — ou plutôt, réussir à le fabriquer.

« Je case mes séances comme je peux, tôt le matin, tard le soir… Ce n’est jamais parfait, mais c’est possible. » Ses enfants, eux, ont compris. Ils savent que courir, pour leur mère, ce n’est pas juste une passion. C’est un équilibre. Un moteur. Une fierté. « Ils sont très fiers de moi. Et moi, je suis fière de leur montrer que tout est possible. »

Un message pour ceux qui doutent

À celles et ceux qui se demandent s’ils sont capables, qui pensent qu’il faut être mince, rapide ou légitime pour enfiler des baskets, Mylène a un message : « Tout est possible. Il faut juste essayer. Ne pas attendre d’être parfait pour se lancer. On peut tous courir après quelque chose. Alors autant que ce soit ses rêves. »

Précédent
Précédent

Louise et léontine : courir autrement, ensemble

Suivant
Suivant

KIPRUN 2.0 : LA MARQUE passe À la vitesse supérieure !