Thomas Delattre : Braver la Spartan Race avec un Fauteuil Roulant

Thomas Delattre est un athlète accompli : basketteur de haut niveau, il participe depuis 2021 aux tant redoutées courses de la Spartan Race. Sur chaque ligne de départ, Thomas est comme tous les athlètes : il est survolté, concentré, il a hâte d’en découdre avec les redoutables obstacles… À un petit détail près : Thomas est en fauteuil roulant.

Résilience et grain de folie : la force de se lancer de nouveaux défis

Lorsqu’un accident hôte à Thomas l’usage de ses jambes, il sait qu’il va devoir repenser sa vie autrement. Sportif dans l’âme, basketteur de talent, il ne met pas de côté toute activité physique, mais renonce à certains objectifs parmi lesquels : la Spartan Race.

Cette course à obstacles aux multiples formats qui vont du 5K au 50K, est le graal de tous les amateurs de la discipline. Depuis quelques années, elle fait de l’œil à Thomas qui l’ajoute à sa bucket liste, avant de la rayer avec regret.

Pourtant, en 2021, il se retrouve sur la ligne de départ du format Sprint (5K) à l’Esterel. Il a convaincu les organisateurs de le laisser participer à l’événement avec une seule exigence : courir avec les valides.

Droit dans son fauteuil, entouré d’une équipe prête à l’aider et à le supporter, il répond avec force à la question scandée depuis l’estrade : « Spartans, quel est votre métier ?! ».

Thomas relève le défi haut la main et décide de ne pas s’arrêter là. En 2022, il participe à nouveau au Sprint, puis à la Super (10K) en 2023. Cette année, il s’attaque à deux doublés : Super et Sprint à Morzine et Beast (21K) et Sprint à l’Esterel.

Dès la 3ème ligne d’arrivée passée, il pourra remporter la tant convoitée Triflecta, qui récompense les valeureux athlètes bouclant 3 courses sur une année. Lui qui a toujours cru en ses capacités a réussi à convaincre chacun qu’il est capable de devenir un véritable Spartiate de la Spartan Race.

Spartan Race en fauteuil roulant : la force du collectif

Prendre le départ d’une Spartan race en fauteuil roulant demande une véritable logistique. Au total, ce sont environ 20 personnes qui gravitent autour de Thomas durant l’événement. Sur le format Sprint, ce dernier est accompagné d’environ 7 coureurs tout au long du parcours. Sur une Beast, 25 courageux se relayent pour l’aider à aller au bout de lui-même.

Mais comment monte-t-on une équipe de confiance pour une telle épreuve ? Après deux années tâtonnantes, Thomas rencontre Magali lors d’un événement Spartan Race.

Entre eux, un lien de confiance aussi fort qu’indéfectible se crée, et ils décident ensemble de se lancer dans l’aventure. Très vite, ils s’entourent d’un noyau dur de quelques athlètes parmi lesquels figure le conjoint de Magali. Ils décident ensuite de passer un message sur les réseaux sociaux pour caster le reste de l’équipe avant de les former consciencieusement.

Thomas confie :

« Je vais toujours au bout de mes courses car eux sont là, à mes côtés. »

Il faut dire que c’est un véritable travail de cohésion ! Sur chaque obstacle, Thomas remet sa sécurité entre les mains de ses équipiers. Sans confiance, aucun ne pourrait parvenir sur la ligne d’arrivée.

Les membres de l’équipe l’assistent, le portent, sont ses yeux lorsqu’il se concentre sur les aspérités du terrain, acheminent son fauteuil sur les obstacles… un travail titanesque qu’ils accomplissent avec une farouche détermination. C’est cette dernière qui pousse Thomas lorsqu’il flirte avec ses limites.

« Sur les obstacles, certains font jouer les muscles pour m’assister. Magali, elle, est proche de mon oreille et me force à ne pas lâcher. J’ai une confiance absolue en elle, si elle me dit que je peux le faire, je sais que je vais le faire »

Loin de vouloir s’octroyer tous les lauriers, Thomas n’a de cesse de répéter que ses performances sont l’aboutissement d’un travail d’équipe formidable. Il rappelle en permanence aux membres de sa team que sans eux, il ne pourrait pas le faire. Ses yeux brillent d’émotion lorsqu’il évoque le courage et l’abnégation des athlètes qui l’entourent. Tous sont liés par une admiration réciproque qui leur permet d’aller toujours plus loin.

Boucler une Spartan en fauteuil roulant

Lorsque l’on observe le parcours de la Spartan Race, un élément saute aux yeux : les obstacles sont tous plus effrayants les uns que les autres et semblent solliciter chaque muscle du corps.

Et pourtant, Thomas parvient à surmonter chacun d’eux. Pour lui, hors de question de contourner : il passera.

À force d’entraînement, il a développé une force colossale du haut du corps et notamment des bras. C’est à leur seule force qu’il enchaine les performances, grimpant sur des cordes verticales, franchissant d’immenses palissades… Une performance presque surhumaine !

Certains obstacles nécessitent bien sûr l’aide de ses coéquipiers pour le hisser sur l’obstacle, l’attacher ou le sécuriser ainsi que pour acheminer son fauteuil de l’autre côté de l’obstacle.

Mais la capacité de Thomas à utiliser les muscles à sa disposition est tout simplement stupéfiante. Une leçon de vie et de courage pour chaque spectateur qui l’encourage avec étonnement et admiration tout au long du parcours.

Pour la suite, Thomas ne cache pas son envie de se lancer dans la fameuse distance Ultra pour continuer d’écrire son histoire sur la Spartan.



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