À la recherche de la meilleure technique de course

La technique de course est bien trop souvent réduite à la simple foulée. Pourtant, son amélioration passe par un large éventail de possibilités. Alors, quelles sont les composantes clés d'une bonne technique de course ? Comment les ajustements techniques peuvent-ils prévenir les blessures et optimiser votre efficacité de course ? C’est ce que nous allons voire avec Blaise Dubois de la Clinique du Coureur !

Les composantes de la technique de course

Pour observer une technique de course dans son ensemble, il faut se concentrer sur trois axes principaux.

  • La cinématique, que l’on peut définir simplement comme la façon doit on bouge. C’est là que l’on va observer les particularités biomécaniques, la position du corps durant la course etc.

  • La cinétique, autrement dit les forces appliquées lors de notre déplacement. Pour la quantifier, on peut notamment utiliser le bruit produit par notre impact au sol à chaque foulée de même que la force dudit impact.

  • La cadence qui est le nombre de pas que l’on va réaliser sur une minute.

Il y a-t-il une bonne technique de course ?

À l’heure actuelle, aucune donnée scientifique nous permet de déterminer avec certitude qu’il existe une bonne façon de courir pour maximiser ses performances. Concrètement, on considère que la bonne technique est celle qui permet à chaque individu de parcourir une distance donnée en un minimum de temps en générant le minimum de fatigue.

Pourtant, les dernières années ont vu une sur-intellectualisation de la technique de course. Or, des études ont mis en avant que c’est lorsque l’on se concentre excessivement sur cette dernière que l’on être amenés à contre-performer.

En effet, lorsque l’on court, le corps cherche naturellement à optimiser sa technique. On peut dire que l’on améliore sa technique à force de courir et qu’il est possible de s’en contenter. Cependant, il peut être pertinent de donner quelques conseils simples à un coureur débutant car si on ne peut pas déterminer la technique de course idéale, la science a permis de déterminer des éléments non optimaux d’un point de vue énergique et préventif.

S’agissant de coureurs plus expérimentés, repenser sa technique peut la rendre moins efficace et moins protectrices. D’ailleurs, sur des coureurs professionnels, il est très difficile de hiérarchiser les techniques, même en les faisant courir tous en même temps sur une piste. Finalement, la meilleure technique reste celle du vainqueur.

Dans quels cas doit-on travailler sa technique ?

La technique de course doit se travailler dans deux cas précis :

  • La prévention de la blessure

  • Le manque flagrant d’efficacité

Il faudra alors travailler sur deux axes cinétiques : la cadence et la force d’impact au sol. Augmenter sa cadence de pas et réduire la force d’impact, qui peut se mesurer au bruit produit au moment du contact avec le sol, sont les moyens les plus efficaces et concluants pour parvenir à la technique la plus adaptée.

Concernant les paramètres cinématiques, contrairement à ce que l’on prétendait il y a quelques années, il n’y a pas besoin d’être trop pointilleux. À l’heure actuelle, aucune étude n’établit de corrélation certaine entre la position ou encore les fameuses pronations et supinations, et l’optimisation de la performance.

Chaussures et techniques de course : quels liens ?

Le premier réflexe que doit avoir un coureur qui ressent un manque d’efficacité de sa foulée et ne parvient pas à augmenter sa cadence de façon probante est de se pencher sur ses chaussures.

Il y a cependant de véritables enjeux marketing autour des fameuses chaussures de running, à tel point qu’il est devenu difficile pour les non-initiés de hiérarchiser les critères pour un choix judicieux.

L’élément le plus probant qui concerne l’impact des chaussures sur la performance est le poids. Plus une chaussure est légère, plus elle permet de développer une foulée efficace et non dénaturée. Les technologies intégrées aux nouvelles chaussures telles que les plaques carbone ne sont que secondaires. Il est d’ailleurs important de noter que chaque coureur ne réagit pas de façon similaire à un modèle.

C’est la raison pour laquelle l’idéal serait de faire des tests, en laboratoire pour les athlètes professionnels, afin de déterminer, chiffres à l’appui, la paire la plus efficace pour chaque individu.

Pour conclure, il n’existe pas de bonne technique de course universelle, mais bien une technique idéale pour chaque coureur. Il est contreproductif de chercher à tout prix à améliorer cette dernière à moins d’être sujet à la blessure. Mieux vaut de façon générale faire confiance à son corps et à sa faculté à créer les bonnes adaptations.


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