Trail vs Route: quelles différences?
Depuis quelques années, on voit s’agrandir la scission entre le monde du trail et celui de la course sur route. Si les deux disciplines restent bien évidemment de la course à pied, elles se distinguent par quelques éléments.
Un état d’esprit différent entre le trail et la route
Attention, il n’est pas question ici de tomber dans l’écueil de l’opposition entre deux « communautés ». Avoir un état d’esprit différent en fonction du type de course ne signifie pas être foncièrement différent de son voisin qui se lance sur trail ce week-end alors que vous allez courir un 10K sur route. Seulement, les deux disciplines sont souvent abordées de façon différente.
Les courses sur route sont traditionnellement liées au chrono. Le parcours est (presque) toujours bien balisé. De plus, bien que certaines courses, particulièrement les marathons et semi-marathons de grandes villes comme Paris, Lyon ou encore Marseille aient un attrait visuel incontestable, ce n’est pas la priorité de la course sur route.
Les corridas par exemple, se déroulent souvent en ville, sur une boucle à effectuer plusieurs fois. Ce ne sont pas des courses sur lesquelles s'inscrire pour leurs paysages mais bien pour la densité de coureurs et la possibilité d’améliorer son chrono dans une ambiance festive et sportive.
L’approche du trail est différente. Le terrain et les distances ne sont pas les mêmes. Ainsi, sauf pour les élites, le chrono est rarement une priorité. Finir la course est déjà pour beaucoup un objectif. Ne pas se perdre, gérer le dénivelé, s’adapter aux types de sol rencontrés… Tout cela fait passer le chrono au second plan, si bien que traditionnellement, les traileurs auront moins tendance à parler de leurs temps, mais plutôt de la distance et du D+ réalisés.
Distance et gestion de course : les différences notables entre trail et route
Dans le prolongement du constat précédent, on remarque très vite que la façon d’appréhender la course est différente selon qu’il s’agisse d’un trail ou d’une course sur route.
Concernant la distance tout d’abord, les courses sur route proposent traditionnellement des distances allant du 5Km au marathon, voire au 100Km pour les plus hardis. Sur trail, le kilométrage s’envole. D’ailleurs, on parle de trail court pour les distances inférieures à 30Km. L’ultra-trail commence quant à lui au-delà des 80Km.
Dès lors, vous imaginez bien que la gestion de course ne sera pas la même en fonction de la discipline ! D’autant que si la plupart des courses sur route propose des ravitaillements, ce n’est pas systématique sur trail. Il faut souvent s’équiper de camelbaks pour contenir l’eau et la nourriture nécessaires pour terminer sa course.
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De plus, si l’on aime bien parler de coureurs « réglés comme des métronomes » sur route, cette expression et ce qu’elle induit ne se retrouveront pas sur trail. En effet, il sera difficile de se montrer régulier dans ses allures tant les variations de terrain seront présentes. Boue, cailloux, dénivelés variés… Tous ces éléments ne permettent pas d’adopter une allure constante tout au long de la course.
De la même manière, il est tout à fait possible, et même parfois conseillé de marcher lors d’un trail. Bien sûr, ce n’est pas interdit sur les courses sur route, mais de nombreux coureurs considèrent que marcher est synonyme d’échec. Sur trail, l’approche sera différente. La fréquence des montées par exemple, peut inciter les coureurs à marcher pour optimiser leur gestion de course.
Des équipements adaptés au trail et à la route
La différence de distance et de terrain de jeu va nécessairement induire des adaptations en matière d’équipement.
Si l’on veut schématiser, on dira que le coureur sur route part plus léger. Du fait des distances et de la présence de ravitaillements sur les courses, il n’a pas absolument besoin de porter son eau et ses propres collations. Un short, un t-shirt et des baskets peuvent suffire. Évidemment, ces basiques doivent être adaptés à la météo et aux spécificités de chacun !
Les traileurs, eux, vont avoir plus de contraintes. Camelbaks, vêtements adaptés à une météo qui peut se montrer changeante, ravitos, mais aussi équipements de sécurité. En effet, les organisateurs de trail, même courts, peuvent imposer un équipement minimal : frontale, couverture de survie, quantité d’eau minimale, tous ces éléments peuvent être rendus obligatoires par l’organisation.
Ainsi, certains coureurs peuvent s’élancer avec plusieurs kilos de matériels sur le dos. Les bâtons de trail peuvent venir compléter cet équipement en fonction de la course.
Deux disciplines pas si irréconciliables
Malgré des différences indéniables, le trail et la route ne sont pas si irréconciliables que ça. En réalité, ces deux disciplines peuvent même se révéler complémentaires.
Rappelez-vous, Fred a déjà insisté sur l’importance de varier les terrains d’entrainement pour limiter le risque de blessure. Dès lors, même les mordus de bitume sont parfois amenés à opter pour la course nature afin de courir sur un terrain plus mou et moins traumatisant.
À l’inverse, et bien que cela soit parfois plus difficile à entendre pour les inconditionnels des grands espaces que sont certains traileurs, il peut se révéler bénéfique d’effectuer quelques sorties sur route ou même sur le tartan d’une piste d’athlétisme.
Enfin, sachez que le concept de trail urbain se développe peu à peu en France. Cette discipline un peu hybride nécessite de trouver des spots permettant de travailler le dénivelé (escaliers, pentes raides…), mais aussi des ruelles sinueuses et variées pour allonger au maximum les distances et les durées de sortie. Bien sûr, plus on court loin et longtemps pour s’entrainer au trail, plus il sera facile de trouver des coins de verdure pour mêler un peu plus étroitement la pratique de la course sur route à celle du trail.
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