Running Flow - Comment atteindre son pic de plaisir et de performance?
Le Running Flow est un concept issu de la psychologie positive. Parfois traduit en français "flux" ou "zone, c'est un état mental atteint par une personne lorsqu'elle est complètement plongée dans une activité et qu'elle se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement. Fondamentalement, le flow se caractérise par l'absorption totale d'une personne par son occupation.
Qu'est-ce que le Running Flow ?
Ce concept a été élaboré par un psychologue hongrois en 1975.
Le Running Flow est un état totalement centré sur la motivation. C'est une immersion totale, qui représente peut-être l'expérience suprême, employant les émotions au service de la performance et de l'apprentissage. Dans le Flow, les émotions ne sont pas seulement contenues et canalisées, mais en pleine coordination avec la tâche que nous sommes en train d’accomplir. Le trait distinctif du flow, par rapport à un état de concentration absolue, est un sentiment de joie spontané, voire d'extase pendant l’activité. Dans le langage courant, certains parlent d’état de grâce, tout nous réussit sans efforts apparents et avec une facilité apparente déconcertante. On est dans une maîtrise absolue et totale de ce que nous sommes en train de réaliser.
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Le Running Flow correspond à cet état où en course on a le sentiment de voler, de dérouler les jambes sans difficultés alors que nous sommes sur des allures où nous allons battre notre record. Et d’ailleurs, après coup on a toujours le sentiment qu’on aurait pu aller encore plus vite alors qu’on vient généralement de battre notre record.
On comprend bien que ce concept peut se retrouver dans de nombreux domaines, du sport à la musique en passant par la spiritualité. Il existe depuis toujours sous d'autres formes, notamment dans les religions et spiritualités orientales telles que le bouddhisme et le taoïsme. On peut tout de même rapprocher cette notion de flow de celui de transe ou d’extase.
Running Flow, extase, transe: quelles différences?
Le Running Flow peut effectivement partager des traits communs avec l’extase car lorsque nous sommes dans cet état, nous sommes pleinement impliqué dans notre tâche avec un sentiment de bonheur profond et puissant.
Le Flow se distingue de la transe car une personne en transe ne se souvient généralement pas de ce qu’elle a vécu une fois revenue à la normale. Le Flow peut se résumer à cet état de grâce, pour reprendre un langage généraliste, où le mental et le physique s’unissent.
Mais attention, l’ivresse du coureur et le Running Flow, malgré de nombreux points communs, sont deux choses bien différentes. L’ivresse du coureur agit sur la chimie du cerveau et provoque l’euphorie, tandis que le flow modifie l’activité cérébrale avec pour résultat une plus grande faculté de concentration.
Quel est le processus pour atteindre cet état?
Le Flow se compose de 9 éléments qui ont leur place dans un processus linéaire, répartis en 3 prérequis et 6 caractéristiques.
Les prérequis sont :
Des objectifs bien définis
Des compétences adaptées
Un feedback sans équivoque
Les caractéristiques sont :
L’immersion totale ou concentration
L’absorption cognitive
La maîtrise de la situation
La perte de conscience de soi
La perception altérée du temps
La motivation intrinsèque (autotélisme)
Il existe des types de personnalités plus favorables au Running Flow, caractérisées par des éléments favorables tels que la tendance à se fixer des objectifs sans en faire une obsession, la motivation intrinsèque, la haute estime de soi, l’optimisme, le locus interne de contrôle, la recherche de maîtrise, la motivation par l’approche, le sérieux, l’absence de névrose et la capacité à s’impliquer.
Doit-on chercher le Flow à tout prix?
Bien que l’expérience du Running Flow procure de la satisfaction, la plupart des gens ne se sentent pas particulièrement heureux sur le moment. Il semblerait que le flow favorise le développement personnel, et donc le bonheur (en tant qu’émotion durable).
Arne Dietrich a développé la théorie de l’hyperfrontalité transitoire (THT), selon laquelle des altérations de l’activité cérébrale favorisent la concentration au détriment des distractions et des émotions parasites. La THT permet de comprendre en quoi le Flow favorise la performance. En effet, on ne tient pas compte des informations non essentielles afin de se concentrer sur ce qui a vraiment de l’importance. Cela permet à la mémoire de prendre le relais par le biais d’un certain nombre d’automatismes.
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Même s’il existe des facteurs favorisant l’apparition du Running Flow (les prérequis) et sur lesquels nous pouvons agir pour essayer de le faire « apparaître », personne, pas même les plus grands athlètes, ne peut connaître le Running Flow sur commande. La passion harmonieuse est plus propice au flow que la passion obsédante. Le flow est insaisissable. Plus vous y pensez, plus il se dérobe. N’en faites pas un but, mais plutôt une bonne surprise.
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