Périostite tibiale : le cauchemar des coureurs
La périostite… Rien que le nom fait frémir bon nombre de coureurs, même les plus courageux. Cette blessure, extrêmement fréquente dans le monde du running, peut pourtant être évitée… Alors, qu’est-ce que la périostite ? Comment l’éviter et la soigner ? On vous explique !
Qu’est-ce qu’une périostite ?
La périostite tibiale est un syndrome inflammatoire qui se traduit par une douleur au niveau du tibia. Comme son nom l’indique, elle survient sur le périoste.
Ce dernier est une membrane qui entoure la quasi-totalité des os longs. Il participe à la nutrition et la croissance en épaisseur de ces os. C’est aussi sur le périoste que s’insèrent les ligaments, ainsi que les parties tendineuses des muscles.
La périostite désigne donc une inflammation du périoste. La plupart du temps, dans le langage courant, on parle de périostite pour désigner la périostite tibiale. Elle concerne entre 15% et 35% des blessures rencontrées chez les coureurs.
La plupart du temps, la douleur de la périostite tibiale commence au début de la course, mais diminue quand l’activité se prolonge. Au début, la douleur est uniquement ressentie immédiatement après l’impact du talon sur le sol pendant la course. Puis, si l’on force, la douleur se maintient à chaque pas et devient finalement permanente. Elle disparaît normalement au repos.
Périostite : quelles en sont les causes ?
Le surentraînement est la cause la plus fréquente d’apparition de la périostite chez les coureurs.
La course à pied sollicite les insertions osseuses des muscles au niveau du périoste. Si l’intensité ou la durée des séances se révèle trop élevée, le risque de périostite tibiale va augmenter. Il en va de même en cas d’augmentation non progressive de la course. C’est la raison pour laquelle les débutants sont particulièrement concernés.
D’autres éléments de votre pratique sportive peuvent favoriser son apparition
Une foulée inadaptée
Un manque d’échauffements et/ou d’étirements
Une récupération insuffisante
Des chaussures mal choisies
Des entraînements trop fréquents sur une surface dure
Une hyperpronation
Diagnostiquer une périostite
Diagnostiquer une périostite est assez simple. Concrètement, le médecin que vous allez consulter va palper la zone douloureuse avec les doigts en crochet. Si vous avez une périostite, vous devriez ressentir une vive douleur.
Au besoin, le professionnel de santé peut décider de vous prescrire des examens d’imagerie : radiographie, échographie, scintigraphie osseuse ou encore IRM.
Comment soigner une périostite ?
Pour guérir d’une périostite, il n’y a pas de secret : seul le repos est efficace. Il faut décharger entièrement la zone impactée pour maximiser les chances de guérison rapide. Le repos peut durer une quinzaine de jour, mais peut aussi être beaucoup plus important si l’on reprend trop vite. En cas de récidives trop importantes, certains peuvent aller jusqu’à l’opération, qui va stopper l’activité physique pendant une longue durée.
Vous pouvez en revanche pratiquer une activité non portée telle que la natation.
Lors de la phase de guérison mais aussi durant la reprise progressive de l’activité, vous pouvez vous faire accompagner par un kinésithérapeute. Ce dernier vous prescrira peut-être des ondes de chocs, de la cryothérapie, de l’électrothérapie ou encore du taping.
Il sera ensuite important de pratiquer des exercices de renforcement musculaire dédiés ainsi que des étirements tels que l’étirement de la cheville par flexion plantaire. Que vous soyez assis ou debout, fléchissez votre genou de façon à ce que le dessus du pied touche le sol, orteils orientés vers l’arrière. Fléchissez l’autre genou et baissez lentement jusqu’à ressentir un étirement au niveau de la cheville.
Prévenir la périostite
Pour prévenir la périostite, il est important de surveiller certains facteurs.
Vous pouvez par exemple :
Augmenter progressivement votre volume d’entraînement
Choisir des chaussures adaptées à la morphologie de votre pied. Si besoin, un podologue peut réaliser des semelles sur mesure
Réaliser des étirements réguliers
Surveiller votre posture pendant la course
Varier les terrains d’entrainement
Réaliser des exercices de renforcement musculaire
Vous pouvez aussi vous tourner vers les manchons de compression ou chaussettes de compression pour limiter les vibrations au niveau du tibia.
Quoi qu’il en soit, la périostite n’est pas une fatalité. Elle peut être évitée en suivant des conseils simples dont le premier est la montée en charge progressive. Si toutefois il est déjà trop tard, prenez le temps de bien vous soigner et de reprendre la course progressivement, avec un protocole de reprise pour éviter toute récidive qui pourrait devenir réellement handicapante.
Pour tous, le marathon est une aventure, un défi qui nous pousse vers l’objectif final : la ligne d’arrivée. Pour Arnaud Tsamère, c’est un véritable chemin, celui de la reconstruction. Il nous raconte comment le sport et la course à pied l’on sauvé.