Marathon de Paris 2025 : Le grand debrief avec Yohan DURAND

Ce dimanche 13 avril 2025, plus de 50 000 coureurs ont foulé les pavés parisiens à l’occasion de la 48e édition du Schneider Electric Marathon de Paris. Et à en juger par l’ambiance électrique tout au long du parcours, jamais Paris n’avait autant couru… ni autant vibré !

Pour cette première partie du débriefing du SEMP 2025, nous avons eu la chance d’enregistrer un épisode inédit dans les locaux du journal L’Équipe, avec aux manettes un duo bien connu des auditeurs : Guillaume et Fred Belouze, coach du groupe élite du Stade Français Athlétisme et un invité de choix : le marathonien Yohan Durand. Ensemble, ils reviennent sur une édition pas comme les autres, populaire, exigeante et résolument parisienne.

Crédit : Kiprun

UN marathon qui fait vibrer Paris

Frédéric Belouz le dit sans détour : cette année, l’ambiance était exceptionnelle. « Quand on arrivait sur Bastille, il y avait déjà énormément de monde », raconte-t-il, visiblement encore tout ému. L’effet Jeux Olympiques 2024 ? Peut-être. Mais surtout, un vrai engouement populaire pour les histoires derrière les dossards, pour cette performance collective où chaque coureur devient héros. 

Le public ne s’y trompe pas : sur les quais, à Trocadéro, à Nation, les encouragements fusaient, les musiques résonnaient, et la chaussée se rétrécissait tant les spectateurs s'approchaient. Un vrai chaudron parisien, façon Tour de France. 

Un parcours qui pique 

Paris n’a pas volé sa réputation de marathon exigeant. “Il n’est pas fait pour battre des records du monde, mais il a du charme”, souligne Fred Belouze. Du dénivelé, du pavé, une météo capricieuse (humide, fraîche et parfois ventée) et un final exigeant sur les hauteurs du Trocadéro : tout y est pour user les jambes, même les plus affûtées. 

🏆 Et pourtant, cette édition 2025 a vu de belles performances. Le Kenyan Bernard Biwott l’emporte chez les hommes en 2h05’25", pendant que l’Éthiopienne Bedatu Hirpa s’impose chez les femmes en 2h20’45". Des chronos solides sur un parcours “pas roulant”, comme le rappellent tous les connaisseurs.  

Du côté des Français : des hauts, des bas, et des surprises 

On attendait un duel Yohan Durand - Hassan Chahdi. Finalement, le premier a terminé, le second a mis le clignotant au 27e. Une douleur à la cuisse pour Chahdi, une course “sans plaisir” pour Yohan Durand, qui termine malgré tout avec panache. 

“C’est le plus dur que j’ai couru, mentalement”, confie Yohan Durand. Dès le 4e kilomètre, il sent que quelque chose cloche. “J’avais la tête baissée, je regardais le bitume. J’avais qu’une envie : que ça s’arrête.” Ce jour-là, Jason Pointot, inconnu du grand public, devient premier Français en 2h36. Un titre symbolique mais mérité. 

Crédit : Henri GARAT

Gobelets en carton et flasques personnelles : Paris plus vert ? 

Côté logistique, l’édition 2025 a marqué un tournant avec la fin des bouteilles plastiques au profit des gobelets en carton et des fontaines à flasques. Louable pour la planète, moins pratique pour les coureurs, surtout ceux entre 2h30 et 3h00. “Ceux-là, c’est les grands perdants”, estime Fred Belouze. Mais pour le coach comme pour les coureurs, c’est un changement de cap nécessaire. Et une belle opportunité pour les équipementiers de lancer une nouvelle mode : le gobelet pliable, version marathon. 

Paris, je t’aime (même avec les courbatures) 

Yohan Durand a beau avoir souffert, il le dit avec le sourire : il aime Paris. Il y a fait son premier marathon en 2015, y a battu son record en 2021, et il y revient toujours, malgré les bosses et les pavés. “Paris, c’est la plus belle ville du monde. Quand t’es pas bien, tu lèves les yeux et tu vois Notre-Dame, la Tour Eiffel, le Louvre… ça fait quelque chose.” 

Fred Belouze le confirme : malgré sa difficulté, c’est un marathon à faire. Bien organisé, dense, accessible… et profondément populaire. “Un premier marathon ? Faites Paris, ne vous cassez pas la tête”, conseille-t-il. Et même pour les élites, l’expérience en vaut la chandelle.  

Et maintenant, on récupère ! 

Une semaine de repos complet, puis reprise douce, telle est la recette de Fred Belouz pour bien encaisser un marathon. Cryo, piscine, vélo, et surtout : zéro culpabilité à aller boire une bière ou manger un burger avec sa médaille autour du cou.

À suivre dans le prochain épisode : les plus belles histoires de coureurs amateurs du Marathon de Paris 2025. Préparez les mouchoirs et les frissons. 

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