Usain Bolt
Usain Bolt. Ce nom résonne comme un éclair au milieu de la nuit. Véritable légende de l’athlétisme, détenteur de multiples records, certains voient en lui un Dieu plutôt qu’un homme. Retour sur la trajectoire de l’homme le plus rapide du monde.
Usain Bolt : précocité et longévité
Quand on évoque Usain Bolt, on pense immédiatement à une domination sans partage et inégalée dans le sprint mondial durant près de dix ans. À tel point que, la plupart du temps, ses adversaires ne luttaient que pour la seconde place.
Déjà très jeune, il dévoile des qualités particulièrement prometteuses. En 2002, il devient ainsi le plus jeune champion du monde junior de l’histoire sur 200 mètres à moins de 16 ans. Il établira un nouveau record en 2004 en 19’93, qui est à ce jour toujours le record du monde junior sur la distance.
Loin d’être un simple coup d’éclat, les performances du champion s’inscrivent dans la durée. 10 années durant, il a monopolisé les podiums avec 19 titres olympiques et mondiaux sur 29 épreuves disputées. Il est ainsi l’athlète masculin le plus titré des Championnats du Monde avec 14 médailles dont 11 en or.
Finalement, Usain Bolt reste l’homme qui a battu des records du monde à 7 reprises : 3 sur 100, 2 sur 200m et 2 sur 4x100m). Il détient encore aujourd’hui les records du monde sur ces trois distances : 9’58 sur 100m, 19’19 sur 200m, et 36’84 sur 4x100m avec l’équipe de Jamaïque.
Usain Bolt : plus grand athlète de tous les temps ?
Si le Jamaïcain est considéré par beaucoup comme le plus grand athlète de l’Histoire, d’autres chuchotent qu’un autre pourrait prétendre au titre : Carl Lewis.
Bolt et Lewis sont les deux grands athlètes incontestés de toute l’histoire de l’athlétisme. Forcément, leurs succès respectifs ont suscité une forme de comparaison permanente, aussi bien de leurs performances que de leurs physiques. Des tensions ont d’ailleurs pu apparaitre entre les deux hommes du fait de cette mise en compétition permanente.
Pourtant, la comparaison, bien que possible, ne semble pas pertinente. En effet, Carl Lewis était ultra dominateur à une époque où les Championnats du monde se tenaient tous les 4 ans, contre 2 ans depuis 1993. Ainsi, ce dernier n’a pas pu remporter autant de titres que son concurrent.
De plus, cela reste très difficile de comparer des performances réalisées dans une temporalité si différente. Matériel, encadrement ou encore professionalisation… Les contextes diffèrent trop pour une analyse pertinente.
Usain Bolt face aux lois biomécaniques et aux limites humaines
Le 31 mai 2008, lors du Meeting de New-York, Usain Bolt améliore de deux centièmes de secondes le record du monde de son compatriote Asafa Powell en le portant à 9 s 72. Il devenait ainsi le neuvième recordman du monde de la discipline depuis l'apparition du chronométrage électronique en 1968. Il améliorera cette marque à deux reprises jusqu’à établir le record actuel en 9’58.
Face à ces performances hors normes, des études ont été menées sur les limites biomécaniques et physiologiques de l’homme sur 100m. Deux études proposaient des résultats convergents puisque l'Université Stanford en Californie fixait le seuil humain à 9 s 49 tandis qu’une étude du CNRS proposait 9 s 50.
Il existe forcément une limite en dessous de laquelle l'Homme ne peut descendre. Laquelle ? Elle est difficile à évaluer et les scientifiques n'envisagent pas toujours les estimations de la même façon.
Le mathématicien britannique John Barrow considère qu'en changeant les conditions de la course du record du monde de Berlin et en réitérant le même sprint, Usain Bolt aurait pu courir en 9 s 45. Pour cela, il aurait fallu qu'il bénéficie d'un vent favorable de 2 m/s (limite autorisée pour l'homologation d'un record) à une altitude de 2.400 m pour avoir un air moins dense. Il aurait pu également gagner quelques centièmes en améliorant son départ.
Le Néerlandais Sander Smeets a quant à lui établi un calcul totalement indépendant des performances de Bolt. Il a utilisé les statistiques en se basant sur les 1034 meilleures performances depuis 1991. Selon ses calculs, la limite absolue serait de 9 s 36, soit une moyenne de 38,5 km/h départ arrêté.
Quoi qu’il en soit, quelles que soient les études effectuées, on observe qu’avec 9 s 58, Bolt s’est singulièrement approché des limites virtuelles fixées par les différentes études mentionnées.
Une autre étude a été menée sur son record du monde à Pékin. des physiciens scandinaves ont publié dans le New Scientist, affirmant qui rapporte que si Bolt n'avait pas écarté les bras à 20 m de la ligne, la passant juste après s'être frappé la poitrine du poing, son temps aurait été de 9 s 61 au pire et de 9 s 55 au mieux.
Un physique hors normes pour des performances inégalables ?
On reconnaît à Usain Bolt différentes qualités pour expliquer ses performances chronométriques. La principale remet en cause les lois biomécaniques jusqu'alors en vigueur qui voulaient que les sprinters devaient être trapus pour avoir le meilleur rapport entre une bonne explosivité au départ et une bonne vélocité en milieu et fin de course.
C'est en effet la première fois qu'un sprinter de son gabarit, 1,95 m pour 94 kg, allie des qualités comparables à celles de sprinters habituellement moins grands et plus musculeux. Pourtant, a priori, sa très grande taille ne lui permet pas de profiter de l’explosivité et de la vélocité inhérentes aux sprinters plus musculeux et trapus. En revanche, ce handicap est ensuite largement compensé par sa grande taille qui lui permet des foulées moyennes de 2,50m, allant jusqu'à 2,70m.
Usain Bolt parcourt les 100 mètres de piste en seulement 40 ou 41 pas, contre 45 en moyenne sur cette distance pour des sprinters à la morphologie plus conventionnelle.
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