Arnaud Tsamère: “Comment le Marathon m’a sauvé”

Pour tous, le marathon est une aventure, un défi qui nous pousse vers l’objectif final : la ligne d’arrivée. Pour Arnaud Tsamère, c’est un véritable chemin, celui de la reconstruction. Il nous raconte comment le sport et la course à pied l’on sauvé.

Arnaud Tsamère : le sport vecteur de transmission

Arnaud Tsamère a grandi dans un environnement marqué par le sport et la discipline, des éléments qui ont profondément influencé son parcours. Fils d'un père militaire et athlète amateur, il a été bercé par les valeurs de l’effort, de la persévérance, et du dépassement de soi.

Le père d’Arnaud lui a transmis une vision esthétique du sport, illustrée par la recherche de la position parfaite d'un cycliste et le respect de la souffrance qui accompagne les grandes performances. Ce goût de la rigueur et de l'excellence, il l’a conservé toute sa vie, même lorsqu'il s'est écarté de sa trajectoire sportive initiale pour devenir humoriste. Mais avant tout, ce qui l’a guidé tout au long de ses choix, c’est la passion qu’il érige comme véritable levier de persévérance.

Se sortir des méandres de la dépression

Le parcours d’Arnaud Tsamère n'a pas toujours été fait de salles remplies de rires. En 2020, il traverse une période particulièrement sombre marquée par des bouleversements personnels. Alors qu’il joue son spectacle, il subit un divorce douloureux et perd son père en l’espace de six mois.

Cet enchaînement de drames le plonge dans une profonde dépression, au point de perdre tout sens à son métier. C’est simple : il ne comprend plus pourquoi il monte sur scène et souhaite donc raccrocher. Son ami et collègue Jérémy Ferrari le persuade de ne pas abandonner. La pandémie, avec ses confinements et ses moments de pause forcée, lui offre l’opportunité de réfléchir et de transcrire ces douleurs sur scène en les tournant en dérision, exorcisant en partie ses souffrances à travers un nouveau spectacle.

Durant cette période, Arnaud se heurte à un manque d’estime de soi et au syndrome de l'imposteur, des sentiments qui le hantent depuis longtemps. Pour combattre sa détresse, il s’accroche à la course à pied, une activité qui devient salvatrice pendant le confinement. Plus tard, il retrouve aussi le plaisir des sports automobiles qu’il a longtemps pratiqués auparavant. Cette passion lui permet de se déconnecter du flot incessant de ses pensées. Ce retour à l'effort physique et à la dopamine l'aide à se reconstruire progressivement. Très vite, il ressent le besoin d’avancer et pour ce faire, fidèle à lui-même, il a besoin de retrouver un défi. Pour cela, quoi de mieux qu’un marathon ?

Le Marathon pour tous : l’objectif salvateur d’Arnaud Tsamère

Arnaud sait que son objectif pour rebondir doit être un véritable défi, une aventure difficile qui l’amènera à se transcender et à repousser ses limites.

Lorsqu’il entend parler du Marathon pour Tous, un événement qui représente un défi ultime à ses yeux, il n’hésite pas une seconde. Très discipliné, il se lance avec rigueur dans sa préparation, et suit un programme d'entraînement strict. Ce défi lui permet de poursuivre son objectif d’inspirer les autres, de la même manière que les grands sportifs l'ont inspiré tout au long de sa vie.

Chaque entrainement est pour lui une victoire. Il vit chaque séance à fond, monstre de rigueur même lors des footings durant lesquels il surveille assidument sa fréquence cardiaque. À travers sa préparation, il découvre la face immergée de l’iceberg et se prend de passion pour les leviers de performance de la course à pied. Et comme souvent lorsque la passion entre en jeu, Arnaud ne fait pas les choses à moitié !

Le jour du marathon, il était prêt, mais, comme souvent sur la distance reine,  rien ne se déroule comme prévu. À 10 kilomètres de l'arrivée, il est pris de crampes. Appuyé sur une barrière, il voit s’envoler les chances de réaliser le chrono visé, mais aussi de finir purement et simplement la course. Pourtant, résolu malgré la douleur, Arnaud trouve au fond de lui la force de mobiliser toutes ses ressources mentales pour continuer

Malgré les difficultés, il termine en 3 heures et 29 minutes, une performance qui témoigne de sa détermination. S’il regrette de ne pas avoir pleinement profité de l'ambiance, il retient de cette expérience l’importance de la persévérance, même lorsque le physique faiblit.

Conclusion : Apprendre à s’ouvrir aux autres

Son conseil aux personnes en souffrance ? Ne pas rester isolées. « Il est prétentieux de penser que nous sommes les seuls à aller mal », dit-il. Pour lui, il est essentiel de s'ouvrir aux autres, même si cela demande de surmonter certaines barrières. L’aide et la compréhension des autres peuvent être d’un immense secours. Arnaud Tsamère en est la preuve : c’est en se faisant violence pour s’ouvrir que l’on peut retrouver la force de continuer, un pas après l’autre, que ce soit sur scène ou sur la ligne de départ d’un marathon.


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