“Courir m’a permis de faire la paix avec mon corps et mon esprit” - Le Récit de Margaux
Margaux fait partie de ces coureurs qui se sentent libérés et prennent confiance en eux lorsqu’ils ont les baskets aux pieds. Pourtant, la jeune femme partait de loin. Courir lui a permis de faire la paix avec elle-même et avec son corps.
Le syndrome de la bonne élève : cette torture de l’esprit
Margaux a toujours été une élève brillante. Elle obtient son Bac Mention Très Bien et se destine à de grandes études. Elles souhaite intégrer la prestigieuse école Sciences Po. Pour cela, elle va s’inscrire en classe préparatoire, et c’est là que tout va s’effondrer.
Ses notes dégringolent et avec elles, son estime de soi. Elle se renferme et trouve refuge dans la nourriture. Margaux va ainsi prendre 15 kilos en un an de prépa.
Consciente qu’elle est en train de se détruire mentalement, elle laisse tomber la prépa et entre en fac. C’est là qu’elle va faire la rencontre qui va changer sa vie.
Courir pour se sentir bien
Margaux se met à la course presque par hasard. Elle se rend vite compte des bienfaits que lui apporte ce sport et elle décide de continuer à courir.
Accompagnée de sa mère, elle va se lancer un défi : courir un semi-marathon. Elles choisissent de s’envoler pour Prague en famille et relèvent toute les deux ce challenge haut la main. Malgré une fin de course difficile, Margaux est complètement euphorique. Une joie qui ne la quittera pas pendant plusieurs jours et lui donnera très vite un petit gout de “reviens-y”.
Quelques temps plus tard, elle s’élance sur le semi-marathon de Bordeaux. Pour elle, cette course à un air de revanche. En effet, c’est la ville qui l’a vue sombrer en prépa. Elle la verra dorénavant revivre et faire la paix avec elle-même.
À l’issue de cette nouvelle réussite, le parrain de Margaux lui offre un dossard pour le Marathon de Paris.
Faire la paix avec soi-même grâce au marathon
Cette fois, Margaux fait les choses encore mieux. Elle s’entoure d’un coach pour optimiser son entrainement, et elle se lance à corps perdu dans la bataille. C’est à cette période que ses crises d’hyperphagie commencée en prépa cessent.
Le jour J, elle est prête. Extrêmement sereine dans le sas de départ, elle se sent capable de réaliser un nouvel exploit et de devenir marathonienne. Sous les encouragements de ses proches, elle boucle la distance et passe la ligne d’arrivée, des larmes de joie plein les yeux.
Tout à sa joie de fêter cette immense victoire, elle partage des photos sur les réseaux sociaux. Malgré les nombreux messages de félicitations, Margaux se trouve vite confrontée à des haters qui critiquent ses chronos et son poids. Car même si elle a perdu du poids durant sa préparation marathon, Margaux a toujours des formes, qu’elle assume pleinement.
Se recentrer sur ses sensations, son corps et son esprit
Les commentaires haineux n’atteignent pas Margaux qui, à l’époque, a confiance en elle et est très bien entourée.
Toutefois, quelques années plus tard, elle avoue que cette confiance s’est un peu étiolée. À l’heure de notre rencontre, elle a repris du poids et ne se sent plus aussi à l’aise qu’avant avec son corps. Pourtant, elle continue à courir et elle sait que malgré tous les obstacles de la vie, il faut toujours être en phase avec son propre corps et son esprit.
Il y a un an et demi, Yanis, passionné de rugby, voyait sa vie bouleversée lors d’un match. Une lourde chute sur son genou lui a causé une luxation grave, déchirant tous ses ligaments. Les séquelles sont lourdes : un pied droit paralyséet une cheville rendue instable. Mais là où beaucoup auraient vu un arrêt brutal, Yanis a perçu une opportunité de résilience.