Courir à quatre pattes : et si c'était l'avenir du running ? (Zéro vanne)
Et si nous courions plus vite… à quatre pattes qu’à deux jambes ? Une étude japonaise menée par Ryuta Kinugasa et Yoshiyuki Usami, à analysé le sprint quadrupède et comparé ses performances à celles du sprint classique bipède.
Loin d’être une simple curiosité, leurs résultats pourraient remettre en question nos idées préconçues sur l’optimisation de la vitesse humaine.
les animaux les plus rapides sont tous quadrupèdes
Avant de plonger dans l’étude de nos amis japonais, une petite question : quel est l’animal terrestre le plus rapide du monde ?
Si vous avez répondu le guépard, vous avez raison. Cet incroyable félin atteint des pointes de 120 km/h, bien au-dessus de n’importe quel athlète humain. Mais il n’est pas le seul animal à afficher des performances ahurissantes.
Tous les animaux les plus rapides – guépards, antilopes, lévriers, chevaux, lions… – partagent un point commun : ils sont quadrupèdes. En d’autres termes, ils utilisent leurs quatre pattes pour se déplacer.
Pourquoi cela leur permet-il d’atteindre des vitesses folles ?
Plus grande stabilité et meilleure répartition du poids.
Propulsion plus efficace grâce à l’alternance des appuis avant et arrière.
Un rapport puissance/mobilité optimisé par l’anatomie des tendons et des muscles.
Cela nous amène à une question étonnante : l’être humain pourrait-il courir plus vite en adoptant un mode de déplacement quadrupède ?
“La vitesse ultime ne viendra pas de l’évolution des chaussures, mais d’une toute nouvelle façon de courir”.
Pour vérifier cette hypothèse, Kinugasa et Usami ont comparé les performances de sprinters bipèdes (classiques) avec celles des meilleurs sprinters quadrupèdes. Oui, car il existe des humains qui s’entraînent à sprinter à quatre pattes. Et il y a même un record du monde pour ça.
Le record du 100 mètres quadrupède est actuellement de 15,71 secondes, établi par le Japonais Kenichi Ito. C’est loin des 9,58 secondes d’Usain Bolt, mais pas si ridicule que ça non plus.
Les chercheurs ont alors modélisé les performances maximales potentielles du sprint bipède et du sprint quadrupède, en projetant l’évolution des records au fil des décennies. Leur prédiction ?
D’ici 2048, un humain courant à quatre pattes pourrait descendre sous les 9,27 secondes, battant ainsi les meilleurs sprinters bipèdes.
Autrement dit : selon cette étude, un humain entraîné dès son plus jeune âge à sprinter en mode quadrupède pourrait dépasser les performances des coureurs classiques.
Folie ? Ou futur changement de paradigme dans l’athlétisme ?
Un futur où les sprinters courent à quatre pattes ?
Aujourd’hui, l’idée d’une finale olympique avec des athlètes en sprint quadrupède fait sourire. Mais on aurait peut-être ri aussi à l’idée qu’un jour, les coureurs démarreraient dans des starting-blocks. Pourtant, c’est devenu la norme.
Idem pour le saut en hauteur : avant les années 60, tout le monde passait la barre en roulade ventrale… jusqu’à ce qu’un certain Dick Fosbury invente le Fosbury Flop, révolutionnant la discipline.
Alors, pourquoi pas un changement radical dans la façon de sprinter ?
Certains l’imaginent déjà : et si, dans 50 ans, la clé de la vitesse ultime n’était pas la technologie, mais une technique de course complètement inédite ?
On tente l’expérience ?
On ne vous encourage pas à tenter un sprint quadrupède en pleine rue sous peine de vous attirer des regards curieux, mais l’idée mérite réflexion.
L’histoire du sport a toujours été façonnée par des évolutions surprenantes. Peut-être que d’ici quelques décennies, on regardera en arrière en se disant : “Vous vous souvenez, quand on courait encore à deux jambes ?”
Et vous, vous en pensez quoi ? Prêt à tester votre vitesse en mode quadrupède ?
Et si nous courions plus vite… à quatre pattes qu’à deux jambes ? Une étude japonaise menée par Ryuta Kinugasa et Yoshiyuki Usami, à analysé le sprint quadrupède et comparé ses performances à celles du sprint classique bipède.