La morphologie parfaite du coureur à pied
Avez-vous vraiment le physique pour courir ? Cette question vous a sûrement déjà effleuré l’esprit. Alors, quelle est la morphologie parfaite pour pratiquer la course à pied ? Existe-t-il un morphotype idéal pour chaque distance ? Comment identifier sa morphologie ? Peut-on en changer ? C’est à toutes ces questions que nous allons tenter de répondre dans ce nouvel épisode.
Qu’est-ce que la morphologie du coureur ?
Dans l'inconscient collectif le marathonien ou la marathonienne est plutôt petit. On pense généralement à moins de 1M70 pour les hommes et autour d’1M60 pour les femmes. Il a de longues jambes et des tout petits mollets de coq. Le traileur est quant à lui plus robuste avec des quadriceps bien développés. Mais qu’en est-il réellement ?
En réalité, la morphologie est un ensemble d’éléments indissociables les uns des autres, qui forment un tout. On parle de différentes structures qui composent le corps humain : osseux, tendineux, musculaire, adipeux. Il s’agit ensuite d’étudier le fonctionnement de ces structures individuellement et entre elles.
Par exemple, pour les os, on va observer la longueur, la formes ainsi que les limites d’amplitude. Pour les tendons et le muscle, on va regarder la longueur, le lieu d’insertion, l’angle d’insertion, le volume ou encore le rapport entre la longueur du tendon vis-à-vis de la longueur du muscle.
En ce qui concerne la course à pied, les variables qui vont influencer le plus la performance en bout de ligne sont la répartition des masses sur les jambes et le buste et les formes, longueurs segmentaires et musculaires, principalement des membres inférieurs.
Morphologie du coureur : innée ou acquise ?
La véritable question est la suivante : est-ce que l’entrainement modifie le physique des uns pour s’adapter à l’activité pratiquée ? Ou est-ce que ce sont des prédispositions innées, génétiques, qui les ont poussés vers le trail ou la route car ils y avaient plus de facilités ? Il faut donc parvenir à cerner ce qui est inné et ce qui est acquis.
Tout d’abord, ill y a des caractéristiques que l’on considère comme immuables. Le squelette dans sa globalité, si vous êtes adultes, ne bougera pas. Vous n’allez pas gagner 5 pointures de chaussures, vous n’allez pas grandir de 10 centimètres, vos fémurs ne vont pas raccourcir. Il en va de même pour les insertions tendineuses sur les os et pour le rapport de longueur entre vos muscles et de vos tendons.
Donc on peut dire que la majorité de la morphologie est innée. Mais, ce à quoi on pense de prime abord quand on parle de morphologie : le volume musculaire, la raideur des tendons, la quantité de tissu adipeuse, tout ça peut être modifié par notre quotidien et donc a fortiori par l’entrainement. On a donc un rôle actif sur le physique que l’on a et le potentiel qu’on peut en retirer.
Morphologie et performance en course à pied
Dans les années 1940, William Sheldon a mis en avant l’existence de 3 morphotypes : ectomorphe, mésomorphe et endomorphe. Cette théorie, même si elle reflète une certaine réalité physique que l’on peut observer, elle implique une forme de déterminisme qui lui n’existe pas. On a tous des exemples d’amis qui ont fait des transformations extraordinaires. Du gros vers le mince, du maigre vers le musclé, de l’athlète vers le gros.
En réalité, nous sommes tous naturellement plus ou moins proche d’un de ces 3 archétypes physiques. A l’instar d’un nuancier de couleurs, chaque morphotype représentant le jaune, le bleu, le rouge et chacun de nous serait une nuance.
Ainsi, tout le monde a le pouvoir de changer par ses actions et son environnement. Cela peut passer par la pratique d’une activité physique, par son alimentation ou encore par son quotidien.
À lire >> Trail et préparation physique - Quelques exercices pour progresser
Aujourd’hui cette histoire de morphotype c’est une belle excuse pour une partie de la population qui s’en cherche. C’est si simple de dire qu’on ne fait pas d’effort parce qu’on est condamné génétiquement. Alors qu’on a le pouvoir de changer et une infinité d’exemples pour nous montrer que hormis pathologie particulière, c’est possible.
Il y a bien des avantages morphologiques qui vont avantager certains athlètes vis-à-vis d’autres. Maintenant, ce n’est qu’une variable de l’équation et il n’y a qu’à haut niveau où ces préoccupations sont d’intérêt et encore. La majorité des avantages qu’on a cité aujourd’hui étant fixée génétiquement, il ne reste qu’à s’entrainer !
À chaque distance sa morphologie ?
Avant de parler de distance il faut déterminer la morphologie avantagée de façon générale en course à pied. À partir de cette tendance, on pourra ensuite observer des divergences selon les spécialités.
Les avantages en course de manière générale sont d’avoir un buste relativement court, donc par opposition des longues jambes pour sa taille.
Au niveau des jambes, il est bénéfique d’avoir un tibia plutôt long par rapport à son fémur pour rapprocher le mollet du centre de gravité. Il vaut mieux aussi avoir potentiellement des pieds assez légers. Le but est simplement d’éviter d’accumuler des masses au bout des segments, ce qui augmenterait le coût énergétique. C’est pour cela que le poids des chaussures est un vrai critère à prendre en compte.
Les hanches doivent être assez fines car à chaque appui, les muscles vont devoir résister pour l’inclinaison.
Sur le haut du corps, il n’y a pas d’avantage mécanique. Il joue un rôle très important en course à pied, mais il n’y a pas d’avantage particulier si ce n’est d’y limiter la masse musculaire. Donc quelqu’un avec des clavicules très longues qui seraient naturellement développées pourrait potentiellement être pénalisé pour courir le marathon sous les 2h.
@danslateteduncoureur 🇯🇲 Découvre ce que devient le légendaire Usain Bolt ! #usainbolt #sprint #legend ♬ son original - Dans la Tête d’un Coureur
Ensuite pour ce qui est donc du marathon. Le marathon est une course sur route, plutôt très plat. Or, quand on court à plat, on rebondit beaucoup. Dans ce genre de discipline, la capacité du corps à renvoyer de l’énergie de façon élastique est primordiale. On parle en moyenne de 40 à 50% des besoins énergétiques pris en charge par le renvoi élastique. Autrement dit, sans ce mécanisme, on devrait activement dépenser 2 fois plus d’énergie pour une même vitesse. Et cela sans prendre en compte la vitesse et l’entrainement des athlètes de haut niveau qui font encore augmenter le pourcentage.
Pour augmenter le renvoi élastique, il faut des longs tendons, qui sont beaucoup plus raides que le corps musculaire. Cette longueur tendineuse doit se retrouver principalement au niveau des mollets mais aussi dans une moindre mesure au niveau des quadriceps. C’est pour cela que les coureurs de marathon ont souvent les mollets assez courts. En plus de limiter la masse en périphérie, c’est très rentable mécaniquement.
IMC et course à pied
L’IMC est le quotient du poids en kg par la taille en mètre au carré. Il permet ensuite de catégoriser les gens.
Le facteur limitant principal étant qu’il ne discrimine pas deux personnes même poids même taille mais un étant athlétique et l’autre étant sédentaire et plus gras.
Traditionnellement, on considère que les athlètes d’endurance et particulièrement les marathoniens sont « maigres ». Pourtant, si l’on calcule l’IMC des marathoniens les plus connus, ils sont tous dans la catégorie « corpulence normale ».
En effet, pour avancer déjà il faut produire de la force. Sur du plat, 50% de l’énergie provient du renvoi élastique. Mais pour produire les 50% restant, il faut avoir de la masse musculaire. Un coureur doit veiller à conserver une bonne masse musculaire et ne doit pas tomber dans la maigreur. Sur le long terme, pour quelques kilos, certains se blessent à répétitions quand d’autres se blessent beaucoup moins. Année après année, l’écart de performance va se creuser.
Dans cet épisode, nous allons décrypter les signaux que notre corps nous envoie pour nous signifier que nous devrions avoir la main plus légère sur le sucrier. Vous allez découvrir que le sucre se cache partout, même là où on l’attend le moins…