Prévention des blessures : comment être à l’écoute de son corps ?
En période de prépa il n’est pas rare de ressentir des gênes, douleurs ou alertes. Qu’elles soient musculaires, articulaires ou même psychologiques, elles peuvent générer chez l'athlète une forte inquiétude voire de l’anxiété. Alors, comment réagir dès les premiers signaux d’alertes ? Comment être à l’écouter de son corps et prévenir les blessures ?
Douleurs et course à pied : les coureurs à l’écoute de leur corps ?
En course à pied, la douleur est tout à fait normale voire nécessaire à la progression. Pour autant, il ne faut ni la minimiser, ni l’ignorer. Au contraire, il faut savoir l’écouter et la ressentir pour apprécier son degré de normalité.
La douleur est difficile à définir car elle est personnelle et subjective. Tout le monde possède les mêmes mécanismes de déclenchement de la douleur. Cependant, chacun la ressent différemment. Certains auront un seuil de douleur plus bas que d’autres, cette fameuse tolérance à la douleur.
La douleur fait partie du système de défense de l’organisme. Lorsque le corps détecte une blessure ou une anomalie, il déclenche un signal de douleur pour nous faire réagir : retirer la main du feu par exemple, ne pas marcher avec une entorse, nous soigner, nous protéger d’une blessure…
Il est primordial d’être à l’écoute de la douleur pour distinguer celle qui se révèle normale de celle qui peut être le signal avant-coureur d’une blessure plus grave.
Comment réagir face à la douleur pour éviter les blessures ?
1. Évaluer l’intensité de la douleur à l’aide d’une EVA (Echelle visuelle analogique). Il s’agit de la fameuse échelle de douleur de 0 à 10. C’est aussi l’occasion d’apprécier si la douleur est stable ou si elle est au contraire croissante.
2. Adapter son entrainement. Par exemple, si l’on est censé se lancer sur un fractionné intense, il peut être opportun de repousser cette séance. De la même façon, si la douleur persiste durant un footing, il faut écourter.
3. Evaluer cette douleur a posteriori. Il faut être capable d’observer si la douleur persiste au repos, à quel moment elle survient, si elle impacte la façon de courir voire si elle entraine une boiterie dans le quotidien par exemple.
BLessures et biais de normalité
Le biais de normalité, appelé aussi « paralysie des facultés d’analyse », s’apparente très concrètement à « faire l’autruche ». Il s’agit d’un biais cognitif qui consiste à minimiser les avertissements, intérieurs ou extérieurs, relatifs à un danger potentiel. On va sous-estimer les alarmes et les mettre sous le tapis pour rester dans les métaphores, jusqu’à ce qu’il devienne impossible d’ignorer le problème. Et il faut dire que les coureurs excellent souvent dans ce domaine ! On ignore nos douleurs, on les minimise et ça peut avoir de vraies conséquences sur la gestion de la blessure.
Comment s’adapter face à ce biais ?
Tout d’abord, il faut accepter que quelque chose ne va pas. Analyser sa douleur permet de prendre les décisions nécessaires, aussi difficiles soient-elles.
La meilleure façon de se raisonner ? Il vaut mieux perdre 1 semaine d’entraînement que 8 ou 10 voire plus en faisant autruche.
Pour tous, le marathon est une aventure, un défi qui nous pousse vers l’objectif final : la ligne d’arrivée. Pour Arnaud Tsamère, c’est un véritable chemin, celui de la reconstruction. Il nous raconte comment le sport et la course à pied l’on sauvé.