Marie Goncalves : Avocate le jour, traileuse la nuit (et vice-versa)
Remporter la SaintéLyon, c’est un rêve pour beaucoup de traileurs. Mais peu peuvent se vanter d’y être parvenus tout en jonglant avec une carrière exigeante. Marie Goncalves, elle, l’a fait. Avocate depuis peu, athlète par passion, elle mène de front deux vies aux exigences diamétralement opposées, entre les salles d’audience et les sentiers boueux. Si son quotidien semble relever du grand écart permanent, elle, le vit comme un équilibre.
Interview avec une femme qui ne fait rien à moitié !
Crédit : Tribune de Lyon / Marie Goncalves, gagnante de la 70 ème édition de la SaintéLyon 2024.
"Je ne m’attendais pas à gagner"
Remporter la mythique SaintéLyon était un rêve pour Marie Goncalves. Pourtant, avant le départ, elle se voyait « 5e ou 6e sur le papier » et espérait simplement accrocher un podium. « Sur la SaintéLyon, au départ, je m’étais dit : si tu arrives à faire un podium, ce sera déjà bien. » Mais comme elle l’explique, "il y a l’effet de course" et tout peut arriver. Partie prudemment, elle pointe en 6e position après 20 km, en pleine crise de doute.
« J’avais envie d’abandonner, les filles devant m’avaient mis trois minutes. » Puis, un ravitaillement express et une remontée méthodique changent la donne. « J’ai doublé des filles dans le ravitaillement, et ça m’a remis dedans. Petit à petit, j’ai commencé à grappiller. »
La suite ?
Une gestion de course millimétrée, malgré quelques péripéties : « J’ai vomi alors que j’étais première, et le caméraman me disait d’arrêter. Mais j’ai répondu : "Tu n’as pas compris, il y a plein de filles qui me courent après !" » Et même une erreur de parcours : « On s’est trompés avec un groupe de coureurs et j’ai fait 300-400m de trop. En me retournant, j’ai vu les frontales en bas, là où j’aurais dû être… ».
Mais au final, elle franchit la ligne en tête, empochant sa plus grande victoire.
L’équilibre entre plaidoiries et sentiers
Si la victoire à la SaintéLyon marque un tournant, elle ne change pas pour autant sa vision de son double projet. « Je pense qu’il faut que je reste moi-même. Mais maintenant, je dois me dire que quand je suis au départ d’une course, je peux jouer devant. »
En parallèle du trail, Marie jongle avec une carrière d’avocate. Un rythme intense, qu’elle apprend progressivement à apprivoiser. « Le début d’année a été très chargé parce que j’ai commencé la profession d’avocat. Il fallait trouver mes marques. »
Son objectif :
Parvenir à équilibrer les deux sans sacrifier l’un pour l’autre. « Je vais essayer de faire un peu plus de 50-50 entre mon métier et le trail. Ce que j’aimerais, c’est pouvoir gérer mes propres dossiers, mais sans être isolée, car je suis persuadée qu’on est meilleurs en équipe. »
Oser, toujours oser
Si elle a su s’imposer au fil des ans, Marie n’oublie pas d’où elle vient. « Un jour, on m’a emmenée sur des chemins de trail, et après, je me suis dit : "Ok, je suis capable". » Depuis, elle essaie de transmettre ce même déclic à d’autres. « J’ai emmené des filles courir dans les Monts d’Or, et après, elles m’ont dit : "Maintenant que j’ai fait ce parcours avec toi, je sais que je peux le faire seule".»
Son conseil pour celles et ceux qui hésitent à se lancer ?
« Il faut oser. Parce que si tu n’oses pas, tu ne sauras jamais ce qui va se passer. Et au pire, si tu te rates ? Ce n’est pas grave, tu recommences. »
Et maintenant ?
Forte de cette victoire, Marie se projette déjà sur d’autres défis. « La SaintéLyon, c’est fait. Maintenant, j’ai envie d’aller chercher des courses plus à l’international. » Pour 2025, son objectif principal sera les Templiers, un format qu’elle affectionne particulièrement.
Et l’ultra-trail ?
« Pour l’instant, je reste sur des formats autour de 80 km. J’aime bien les Templiers, il y a un peu plus de dénivelé. Je vais d’abord me faire mes armes sur cette distance, et après, pourquoi pas augmenter progressivement. Peut-être tenter la CCC l’année prochaine. »
💡 La CCC : la Courmayeur – Champex – Chamonix, petite soeur de l’UTMB.
Crédit : Outsider.fr
Un modèle, malgré elle
Avec cette victoire, Marie mesure l’impact qu’elle peut avoir sur les autres. « Je ne me considère pas comme une source d’inspiration. Mais quand je vois le nombre de messages que j’ai reçus après la SaintéLyon, je me rends compte que ça touche les gens. »
Malgré sa notoriété croissante, elle garde les pieds sur terre. « Je mène une vie normale, avec un travail normal. Et je pense que c’est aussi ce qui parle aux gens. »
Une chose est sûre : entre les plaidoiries et les sentiers boueux, Marie Goncalves n’a pas fini de faire parler d’elle.
Une athlète en quête de nouveaux horizons
Avec sa victoire à la SaintéLyon, Marie Goncalves a prouvé qu’elle pouvait rivaliser avec les meilleures. Mais pour elle, ce n’est qu’une étape. Son regard est déjà tourné vers d’autres défis, en France comme à l’international.
Entre son métier d’avocate et son ascension dans le monde du trail, elle incarne un modèle de détermination et d’organisation, tout en restant fidèle à elle-même. « Je ne veux pas me mettre de limites. J’aime prendre les choses étape par étape et voir où cela me mène », confie-t-elle.
Et si son histoire inspire de plus en plus de coureurs, c’est peut-être parce qu’elle leur rappelle que, quelle que soit la ligne de départ, tout est possible tant qu’on ose se lancer.
Alors, prochaine étape :
Un podium sur la CCC ? Une incursion sur des formats encore plus longs ? Une chose est sûre, Marie n’a pas fini de surprendre. Et nous, on a hâte de la voir écrire la suite !
Les pâtes, c'est le carburant des coureurs. Enfin, c'est ce qu'on nous a toujours dit. Mais aujourd'hui, elles font débat. Certains les considèrent comme incontournables pour l'endurance, d'autres pointent du doigt leur index glycémique et leur effet sur la digestion, voire sur le poids.