“Je n’ai pas honte de le dire, les routards regardent mal les trailers”
Longtemps, certains coureurs sur route ont eu tendance à regarder les trailers avec une certaine condescendance. Le trail était perçu comme une discipline où la performance passait au second plan, un sport d’aventuriers plus que de compétiteurs. Mais cette vision semble aujourd’hui trés loin.
Pierre Galbourdin de la Team Brooks
des différences historique entre route et trail
Pendant longtemps, les coureurs sur route ont eu une perception biaisée du Trail. Moins cadré, plus « sauvage », perçu comme moins structuré et moins rapide, le Trail a souvent été regardé avec une certaine condescendance par les coureurs sur routes, adeptes du chrono et de la performance millimétrée.
Pierre Galbourdin, coureur de la Team Brooks, ne mâche pas ses mots : « Je n'ai pas honte de le dire, c'est vrai que les routards, je pense, regardent mal les trailers. » Une déclaration forte, mais qui reflète une réalité longtemps ancrée.
Le trail a souvent été vu comme une discipline d’amateurs, d’aventuriers préférant la nature aux chronos, un sport où la performance était secondaire par rapport à l’expérience. Or, cette vision est en train de changer.
Quand les routards découvrent la complexité du trail
Dorian Louvet au Dodo Trail – Crédit : Dodo Trail
Ces dernières années, de nombreux coureurs sur route se sont essayés au trail. Et ils ont pris conscience que cette discipline ne se résume pas à une simple balade en montagne. Gestion des montées et descentes techniques, adaptation à un terrain changeant, endurance musculaire bien différente de la route, alimentation en course… autant de paramètres qui ont bousculé leurs certitudes.
Des marathoniens aguerris ont vécu de véritables désillusions sur leurs premières courses en montagne, incapables de suivre des trailers expérimentés qui maîtrisent les subtilités du terrain et de la montagne.
Les trailers s’invitent sur route… et performent !
Le changement de perception ne vient pas uniquement des coureurs sur rouite, mais aussi des trailers qui prouvent qu’ils peuvent être rapides sur le bitume ou sur Cross. Oria Liaci, spécialiste du trail, vient tout juste de réaliser les minimas pour les Championnats d’Europe de semi-marathon. Pierre Galbourdin souligne lui-même cette évolution : « C’est aussi intéressant , au semi de Barcelone on voit Oria, qui fait du trail, réaliser les minimas pour les championnats d’Europe » Un exploit qui montre que les traileurs peuvent rivaliser avec les meilleurs sur route.
Autre preuve de cette évolution : Blandine L’Hirondel, championne du monde de trail, a décroché une 3eme place aux Championnats de France de cross à Carhaix. Ces performances illustrent que les frontières entre route et trail s’effacent peu à peu.
Vers une nouvelle génération de coureurs hybrides
Aujourd’hui, la spécialisation stricte tend à disparaître. Les coureurs veulent être performants sur tous les terrains. Les coureurs sur route comprennent que le trail est une discipline exigeante, qui ne s’improvise pas et les traileurs montrent qu’ils sont aussi capables de briller sur route.
Le mythe du trailer « lent » et du routard « fragile en descente » appartient de plus en plus au passé. La performance ne se limite plus à une surface, mais à la capacité d’un athlète à s’adapter et à repousser ses limites.
Oria Liaci - Crédit Brooks
En résumé : ce qui compte, c’est la passion de la course
Aujourd’hui, le cloisonnement entre route et trail s’efface, laissant place à une génération de coureurs hybrides, capables de performer sur tous les terrains. Cette évolution brise les idées reçues et prouve que l’essentiel n’est pas tant où l’on court, mais comment on le fait.
Au final, que ce soit sur bitume ou en pleine montagne, ce qui compte, c’est la passion de la course. Et à voir les performances des athlètes d’aujourd’hui, il n’y a plus de doute : les coureurs hybrides sont en train de redéfinir les standards de la performance.
Le marathon est une épreuve aussi fascinante qu’exigeante. L’une des questions qui revient systématiquement chez les coureurs en préparation : combien de kilomètres courir chaque semaine ?